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Annoncés riches en activités et en créativité, les Echos de Lobozounkpa ont résonné à l’enchantement du public dès le vendredi 08 et jusqu’à ce dimanche 10 décembre 2017. A l’ouverture, l’exposition Amazones dont c’était le vernissage a eu le mérite de retenir plus d’une attention.

Aussitôt le portail du Centre franchi, au milieu du jardin, une sculpture imposante suggère le portrait d’une femme au combat, machette en main. C’est l’œuvre de Rémy Samuz le Béninois médaillé d’or catégorie « Sculpture » des 8e jeux de la francophonie qui accueille ainsi les invités de « Les échos de Lobozounkpa » édition 2017. L’œuvre donne des renseignements exhaustifs sur la thématique de l’événement : Amazones.

Crédit photo: Hubert Kidjassou

Cette deuxième édition de l’événement rend hommage à ces femmes qui ont fait montre de bravoure dans la résistance du royaume de Danhomey à l’époque coloniale. Et, à travers elles, c’est un hommage à la femme en général au regard de son évolution dans la société. Les œuvres et installations proposées par les artistes exposant ressortent entre autres la place prépondérante de la femme dans la conservation de valeurs traditionnelles et historiques (Tochè avec son œuvre vidéo « La danse du serment », Audace Aziakou dans ses photographies « Minon », Sébastien Boko et Rémy Samuz avec respectivement leur sculpture « Détermination » et « Amazone ».

La femme qui se bat malgré les clichés et stéréotypes. Sous cet angle, il faut remarquer le travail photographique de Joannès Mawuna intitulé « Gnonnou Assouka » qui met exergue la capacité de la femme à exercer les métiers dits ‘’réservés aux hommes’’, à l’instar de celui de cordonnier. Une autre œuvre dans la même dynamique et qui s’impose à cette exposition est l’installation de Moufouli Bello, dénommée « We should disobey ». La jeune artiste saisit le mur blanc de la galerie pour y inscrire en noir son expression scripturale répertoriant des clichés collés à la femme dans la société. Par exemple, « une femme respectable ne conduit pas de voiture », « les femmes n’ont pas besoin de jouir, elles sont là pour le plaisir de leur mari ». La présence de deux rectangles de miroir dans cette installation fait renvoyer au visiteur sa propre image l’amenant à prendre conscience de la gravité du phénomène.

Et il y la femme qui doit prendre conscience du défi de rester naturelle, puis de travailler à faire considérer la femme au-delà de son physique. L’installation « Dépendance » de Nathanaël Vodouhè donne le ton, montrant combien la femme s’accroche au maquillage. On y voit des sculptures en bois représentant du « rouge à lèvres ». Alors, il faut se poser la question de savoir s’ils sont indispensables à la beauté de la femme. C’est la même question qu’amènent à se poser l’œuvre de Sénami Donoumassou « Sac ouvert », installation, et « La beauté », « Une fille a envie… », collages de Mark Brusse. La photographe Mounia Youssef, quant à elle, dénomme travail « avant Moi j’étais Moi » où elle donne à voir un corps gracile, des cheveux crépus, des seins fermes, des cambrures de hanches bien dessinées. Une ode à la femme noire. Sophie Négrier, à son tour, propose deux travaux sur le sein qu’il faut considérer comme l’essence même du statut d’amazone de la femme. Elle nous offre des photographies intitulées « Icamiabas » et des coupures qui sont appelées « Carte communautaire d’identité »

©H.K.

« Les échos de Lobozounkpa » se sont poursuivis le lendemain avec des panels de discussions, ateliers jeune public, une performance et surtout la soirée concert animée par le groupe béninois Gangbé Brass Band, Hortense Nayo du Togo, Koudy Fagbémi et Harmonie Bill Catarya du Bénin. Le clap de fin c’est ce dimanche 10 décembre avec notamment du théâtre, de la performance et une soirée DJ.

Par Eric AZANNEY

Journaliste critique, Ingénieur culturel. Fondateur du Groupe AWALE AFRIKI

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