
Autour des arts de l’oralité, Cotonou et Hambourg se donnent la main, par l’entremise des associations POOL (de l’Allemagne) et KATOULATI (du Bénin). Il s’agit du projet « Call-shop » qui associe technologie et culture à la faveur d’une idée originale. Le projet a démarré déjà le 11 juillet 2017, avec la phase préparatoire et les performances vont se tenir du 11 au 28 août dans les deux villes.
« Call » comme appel, et « shop » comme magasin, donc «magasin des appels », en traduction littérale. Mais au- delà de ce sens, « Call shop » est une initiative artistique empreinte d’innovation. Jouer et faire vivre un spectacle, dans deux différents pays, par téléphone (+229/+49). C’est le contenu de ce projet qui prend corps grâce au partenariat des associations POOL (basée en Allemagne) et KATOULATI (au Bénin). L’idée est de mettre ensemble Cotonou et Hambourg autour du conte, et d’autres arts de l’oralité, à partir d’une ligne téléphonique. Pour Patrice Toton, Président de l’association KATOULATI, c’est un projet dont les avantages peuvent être vus sur plusieurs dimensions comme celles politiques. Il dévoile l’essence de l’idée et en quoi le déroulement dudit projet peut constituer un contournement des obstacles d’ordre institutionnel. « A un moment donné, les membres de l’association POOL ont imaginé que c’est discriminant, voire humiliant et que c’est une forme d’exclusion de ne pas permettre aux artistes africains ou d’autres en dehors du continent européen de circuler librement avec leurs œuvres en Europe. Partant de ce constat, ils sont frustrés. Et quand on est animé d’engagement, une frustration se traduit en action. Pour nous, désormais en tant qu’artiste il est possible de s’exprimer pour un public d’autres pays, sans risquer de se voir refuser le visa dans un consulat. ». Le président de l’association partenaire poursuit en notifiant que « Call-shop » c’est aussi un signal fort aux décideurs politiques pour qu’ils changent leur manière de penser à la place des peuples, et aux artistes porteurs de projets, pour leur rappeler que l’art est dynamique. Ce faisant, c’est à l’échange culturel qu’une chance est ainsi donnée.
Du déroulement de Call-shop
« Call-shop », pour une performance auditive à Cotonou et Hambourg autour de l’oralité implique alors les concepts « XO’DO-ALLOKAN- NU » et « DAS WORT AM ENDE DES HÖRERS » qui signifient en langues Fon et Allemand, « pratiquer la parole au téléphone ». De son déroulement, on peut retenir que les acteurs des deux côtés (pays) présentent une performance téléphonique pour un public connecté depuis 3 pièces grâce à un dispositif qui permet non seulement de suivre les prestations mais aussi d’y prend part, en répondant aux conteurs ou en posant des questions, et ceci dans les deux villes simultanément.
Du point de vue ressources humaines, cette aventure associe de jeunes talents béninois qui vont jouir d’une rémunération conséquente, à en croire Patrice Toton. Voilà qui attire l’attention sur les retombées socio-économiques du projet vis-à-vis de ses acteurs et, du Bénin, par ricochet.
Onze (11) séances réparties sur seize (16) jours, du 11 au 28 août 2017, sont prévues pour cette performance dans les deux villes. Les mises en place du dispositif ainsi que les répétitions dans le cadre de ce projet ont démarré depuis le mardi 11 juillet à Cotonou et Hambourg. Il faut préciser que « Call shop » prend en compte le conte, les devinettes, le slam, le théâtre, le rap.
Par Eric AZANNEY
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