A l’occasion de la célébration du 23 août Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition (Jistna) 2018 organisée par l’Union générale pour le développement de Ouidah (Ugdo-France), l’après-midi du 21 août, au Musée d’histoire de Ouidah, à donné lieu à une communication sur « la vie des esclaves dans le nouveau monde ». Venus des Antilles, de Ouidah, de Cotonou et environs, les participants ont appris bien des choses du communicateur qui est une personne ressource.

« L’histoire de l’esclavage a continué après la traversée de l’océan », introduit le Président d’honneur de l’Ugdo-France, Christophe Chodaton. Permettre à tous de savoir ce qui s’est passé au-delà de la plage de Ouidah après embarcation, c’est le bien fondé de cette communication dont l’animation est revenue au Dr Emmanuel Gordien, membre du comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage en France. Lui qui de nationalité guadeloupéenne a retrouvé au Bénin ses origines avec la famille de son grand père esclave.

Ils sont environ 13 millions de déportés avant l’abolition de l’esclavage, selon les chiffres qui font l’unanimité au sein des historiens. Le périple qui commence déjà avant embarcation a d’autres épisodes sur le navire avant d’atteindre « le nouveau monde » pour désigner la destination des esclaves, informe le communicateur. Ce voyage par la mer qui dure 1 à 6 mois au cours duquel se passent beaucoup d’atrocités. « Il y a eu une femme dont l’enfant pleurait et à qui il a été demandé de le jeter à la mer. Celle-ci s’est tranquillement jetée à la mer avec son enfant », rapporte Dr Gordien. A destination, il est procédé à la vente de ces esclaves par lots où les plus en forme sont exhibés afin de tromper la vigilance des acheteurs.

Les esclaves déportés et achetés sont divisés en deux grandes catégories à savoir : les esclaves de ville et les esclaves de plantation. Le communicateur a donné des détails sur le mode de vie des hommes régulièrement molestés. Le public a trouvé beaucoup d’intérêt au développement de ce thème. En témoigne sa participation suscitant un débat. Par exemple, faut-il se remémorer ces événements qui font mal et peuvent révolter ? En quoi le fait d’en reparler avance-t-il ? Dr Emmanuel Gordien précise que c’est préparer le futur que de savoir d’où l’on vient, s’assumer à l’instar de ces africains et antillais qui le 23 mai 1998 ont tenu une grande marche en France avec pour mot d’ordre leur fierté d’être filles et fils d’esclaves déportés. D’ailleurs la France comme le Bénin ont accepté ériger dans chaque pays un mémoriel où seront inscrits les noms et numéros matricules de ces déportés. Ce qui rétablira selon le communicateur les liens spirituels entre ces âmes et leurs descendances.

Démarrées le 17 août, les manifestations de la Jistna 2018 se poursuivent jusqu’au 26 août, avec la collaboration de la mairie de Ouidah.

Par Eric AZANNEY

Journaliste critique, Ingénieur culturel. Fondateur du Groupe AWALE AFRIKI

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