Slam et théâtre étaient de la partie pour communiquer des émotions au public mobilisé très nombreux. Placée sous le thème <<Les grossesses en milieu scolaire>>, c’est à travers le slam de Chanceline Mèvowanou(Chanceline Slam) et le spectacle de théâtre intitulé <<mes droits sexuels>> présenté par le collectif des anciens festivaliers, que la 15e édition du Festival international itinérant du théâtre des Lycées et collèges du Bénin ( Fithelycob) a connu son apothéose le vendredi 18 Mai 2018 à l’espace Mayton à Zogbadjè.
Du slam et du spectacle de théâtre pour éduquer la jeunesse sur des questions de sexualité. C’est par le slam de Chanceline Mèvowanou que le décor a été planté. Dans sa déclamation poétique, elle parle d’une jeune fille de 14ans qui a été violée. Belle et charmante, la jeune fille ne connaissait que les études. Elle est une étoile qui attire le regard de tout homme. Entre elle et les relations sexuelles, il n’y avait aucun lien. Anita pensait et ne pensait qu’à son avenir. Elle voulait devenir Avocate. Malheureusement son avenir est avorté par une grossesse non désirée. Par le suivisme, les mauvaises compagnies et surtout le mutisme coupable de ses parents, Anita a naïvement <<goûté et répété>>. Ses parents pensaient qu’elle n’était pas encore en âge d’avoir une idée du sexe. Ils ont rompu tout dialogue parents-enfant sur la sexualité avec leur fille. Mais, contre toute attente, Anita a connu le sexe et en a pris goût. Elle est tombée enceinte. Elle a vu son avenir brisé. L’histoire d’Anita << c’est toi, c’est moi. C’est vous, c’est nous>>, rappelle la slameuse, pour une prise de conscience.
Très touchée par l’histoire d’Anita, Marie-Reine Amoussou, Professeur d’anglais, situe les responsabilités. Elle rappelle les statistiques des grossesses en milieu scolaire de chaque département et pense que la responsabilité fondamentale revient aux filles. Elles doivent faire un choix, l’abstinence et la maturité d’abord ou aller directement aux méthodes contraceptives. Il faut être responsable avant d’être mère. Quant aux parents, dira-t-elle pour finir, ils doivent reprendre avec le dialogue parents-enfants et jouer pleinement le rôle qui est le leur.
<<Mes droits sexuels>> : pour le dialogue parents-enfants
Le collectif des anciens festivaliers n’a pas encore émoussé son ardeur. Il offre du fou rire au public. C’est à travers le titre : <<mes droits sexuels>>.
Ils sont cinq acteurs sur scène pour représenter <<Mes droits sexuels>>. Bernice, élève dans une famille de père autoritaire est une fille de 16 ans à qui, son père ne voulait donner aucune permission pour ses divertissements personnels hors de la maison. Un jour, pour une excursion organisée dans son collège, la jeune élève Bernice voulait une autorisation qui devrait être signée par son père. Chose que refuse catégoriquement le père de Bernice. Avec les supplications de sa femme (maman Bernice), Papa Bernice décida enfin de signer l’autorisation de sortie pour que sa fille aille en excursion. Mais à sa grande surprise, sa fille a déjà mis <<des tonnes de préservatifs>> dans son sac pour aller en excursion. C’est curieux et étonnant s’interroge Papa Bernice.
Très furieux, il décide de répudier sa femme et Bernice de la maison. Deux voisins de maison, entendent le bruit et interviennent. Ils calment Papa Bernice et lui font comprendre qu’à l’âge de 16 ans, Bernice peut déjà comprendre par elle-même certaines réalités portant sur la sexualité. Elle a droit à une éducation sexuelle. Elle a même mieux fait de prendre des précautions pour éviter le pire. Papa Bernice reprend ses esprits et opte pour un dialogue avec sa fille. Il faut un dialogue franc parents-enfants pour éviter que les enfants se livrent à eux mêmes. Le décor et les gestuelles des acteurs font arracher au public des rires à n’en point finir. Ils sont très heureux d’avoir assisté à cette édition du Fithelycob.
Par Hervé FADONOUGBO
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