
Débarqué au Festival international du film de Transylvanie (TIFF) dans la catégorie « Teen Spirit », avec déjà le premier prix de la « section Génération 14plus » à La Berlinale, Christy de l’irlandais Brendan Canty se dévoile aux publics. Film d’apprentissage, ce long métrage de 94 minutes fait rencontrer un garçon qui cherche son chemin.
Le personnage éponyme Christy, un garçon de 17 ans (Danny Power) semble rempli de mélancolie, d’angoisse et de colère. Si les premiers plans du film peuvent suggérer ces informations, l’intrigue les confirme. Christy vient de sortir de foyer d’accueil et devra vivre avec Shane (Diarmuid Noyes) son « demi-frère » qu’il ne connait pas. Les deux nourrissent des appréhensions sur l’impact que peut avoir ce changement sur leur quotidien respectif. Mais ces deux recourent plutôt au silence qu’à la communication, depuis la mort de leur mère.
Christy va-t-il rester dans ce quartier ou sera-t-il envoyé de nouveau en foyer ? L’indifférence et le vide qui transparaissent derrière l’attitude et le regard de cet adolescent apparaissent pourtant comme une exhortation à l’écouter, s’occuper de lui tout en ne l’infantilisant pas. On se rappelle la petite Kaniousha dans Le choix d’Adèle (de Olivier Guignard, France 2011).
Faire la fête, fumer des pétards ou faire la bagarre, ne lui conviennent pas, même si parfois, il doit prouver qu’il est un garçon « pas ennuyeux », se défendre ou encore défendre sa cousine. Il découvre donc la vie en communauté mais surtout va révéler son talent pour la coiffure. La vie trouvera-t-elle désormais plus sens à ses yeux ?
Ce film est intimiste et sans artifice. Des répliques courtes. Des célébrations d’anniversaires, des scènes de rap improvisées… Tout plonge dans l’univers des adolescents. Les choix de réalisation de Canty Bredan, comme les plans de tournage, le mouvement des cameras qu’on peut remarquer, etc., attribuent à Christy une posture réaliste.

Il sort des sentiers battus du cinéma typique sur des jeunes de quartiers livrés à eux-mêmes, entre violence et drogue. Les moments de rap ici sont des moments de réjouissance, de rigolade et d’humanité.
Avec chacun leur histoire de vie, les jeunes dans Christy appartiennent certes à la classe ouvrière mais reçoivent un encadrement digne avec autour des adultes qui les aident au mieux à trouver leur chemin. Une véritable œuvre initiatique.
Christy, Canty Brendan, 2025, coproduction Irlande et Royaume-Uni (Sleeper Films, Wayward Films et Nite Owl Film & TV). Ventes internationales : Charades.
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